C- Une ville musée menacée

          

Le patrimoine historique de Venise est l’un des plus importants au monde. En effet, Venise appartient au patrimoine mondial de l’UNESCO grâce à  ces merveilles telles que le Palais des Doges ou la Basilique Saint Marc. D’ailleurs c’est grâce à son architecture et à ses palais, que Venise est devenu une « ville musée » et touristique. Mais chaque décennie,  la lagune de Venise connait de très fortes  acqua alta qui dégradent les monuments de Venise.  

 

Date	Ampleur de l’acqua     alta
16 avril 1936	1,47m de hauteur
12 novembre 1951	1,51m de hauteur
15 octobre 1960	1,45m de hauteur
4 novembre 1966	1,94m de hauteur
22 décembre 1979	1,66m de hauteur
8 décembre 1992	1,42m de hauteur
6 novembre 2000 1er décembre 2008	1,44m de hauteur 1,56m de hauteur

L’acqua alta du  4 novembre 1966 fut l’acqua alta la plus dévastatrice. Cela restera une journée noire pour les Vénitiens  ou l'eau est montée jusqu’ à 1,94m de hauteur, dévastant de nombreuses habitations et abimant et inondant de nombreux bâtiment.                                                                                              

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         


          

Photographie représentant Venise lors de l’acqua alta en 1966


Des solutions sont recherchées pour sauver cette véritable ville-musée, qui a été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1966 car chaque année, on estime une perte de 4 à 5% du patrimoine historique culturel qui oblige à de nombreuses reconstructions et rénovations.
     S’élevant sur une lagune depuis près de 16 siècles, Venise est aujourd’hui menacée par les eaux qui l'entourent. Ses fondations sont abîmées et fragilisées par les vagues provoquées dans la lagune par le trafic maritime (cargos, pétroliers et bateaux transportant les nombreux touristes).
Par ailleurs, Venise une ville c’est tournée vers le tourisme qui, bien qu’étant la première ressource financière, participe également à sa détérioration, aspect paradoxal, car le tourisme à permis à la cité de prendre conscience de son état, et de se faire aider, mais inexorablement il contribue, par les flux de personnes et de bateaux touristiques qu'il engage, à la dégradation de la ville.
De plus, le cordon littoral de sable et de terre qui sépare la lagune de la mer subit une importante érosion depuis de nombreuses années, accélérée par ces vagues et par l’agrandissement du port de Venise sur la mer Adriatique. La lagune est donc moins protégée et plus exposée aux mouvements de la mer et aux marées.


Les acquas altas de Venise à travers les tableaux : 


Pressé par des besoins d’argent, le peintre vénitien Antonio Canal (1697-1768), plus connu sous le nom de Canaletto, a multiplié les tableaux, très appréciés, représentant Venise. Or ses représentations étaient d’un réalisme maniaque.
En effet,  Canaletto peignait à l'aide d'une machine sophistiquée, l'ancêtre de nos appareils photos, appelée chambre obscure. Cet appareil lui permettait ainsi, de reproduire sur une grille très précise, pratiquement au millimètre, la proportion des monuments et de leur environnement. On ainsi pu constater que le niveau moyen des eaux s'est élevé depuis deux siècles de plus de 80 centimètres, grâce à ces tableaux comme celui-ci :


                        

                          Tableau représentant le Grand Canal, réalisé par Canaletto

 

On peut apercevoir que sur les escaliers et les quais bordant les canaux, on peut découvrir la trace fidèlement reproduite du niveau des hautes eaux, par la représentation des traces de la ligne d'algues déposées sur les murs des bâtiments lors de leur retrait, ce qui a ainsi permis d’obtenir des données précises des acqua alta au cours du XVIIIème  siècle.
 D’ailleurs, dans le cadre d’un programme européen, le professeur Dario Camuffo, a procédé à une analyse détaillée des tableaux du maître vénitien, et reconstitué ainsi l’évolution du niveau des eaux durant une partie du XVIIIe siècle.